Contexte et historique

La mise en réseaux des écoles, plus particulièrement des écoles rurales, est un phénomène ancien, mais renouvelé par le développement d’Internet, les politiques d’équipement et de regroupement, comme les réseaux ruraux d’éducation en France, et les discours qui tendent à valoriser l’apprentissage collaboratif.

Les différents rapports produits par l’Inspection Générale dans les années 1990 reprennent selon l’analyse qu’en font Champollion, Alpe et Legardez (2014) les mêmes antiennes : « les élèves du milieu rural sont défavorisés par le manque d’ouverture, par l’environnement socioculturel, par l’isolement, par la petite taille des écoles, des collèges, des classes … » (p. 68). Les auteurs déplorent que ces affirmations aient pu résister aux résultats d’enquêtes mettant en avant les bons résultats des élèves ruraux.

L’utilisation des réseaux techniques est souvent perçue dans ce contexte comme un moyen au service d’une stratégie de rupture de l’isolement des écoles et collèges des milieux ruraux. C’est ainsi que les années 1980, en France, ont vu naitre des dizaines de réseaux télématiques pédagogiques. Les Réseaux Buissonniers sont un de ces premiers réseaux numériques connectant des écoles primaires en zone rurale. Il a concerné plus d’une centaine d’établissements de communes rurales dans l'académie de Grenoble (Godinet, 1996). Ces réseaux sont perçus comme un moyen de maintenir ouvertes des écoles dans le milieu rural, par l’enrichissement des situations d’apprentissage qu’ils sont supposés pouvoir produire. Ils contribueraient au développement professionnel des enseignants, à l’ouverture de l’école sur le local et les familles, à élargir l’environnement de l’école, concourrait à mettre en place des conditions favorables pour un apprentissage collaboratif, et ce par la constitution de communautés éducatives.

Le projet Écoles Éloignées en Réseau (EER), porté entre autres par Thérèse Laferrière de l’université Laval et le Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations, à l’aide des technologies de l’information et de la communication (Cefrio) a essaimé au-delà du Québec, on en retrouve des adaptations en Catalogne (Laferrière et Allaire, 2010) ou dans l’académie de Clermont-Ferrand. Le rapport final du Cefrio (2011) dans le cas du Québec pointe les effets positifs du travail en réseau tant pour l’élève et l’enseignant, que pour la classe, l’école, la commission scolaire entre autres.

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